Bpifrance : lancement d’un nouveau fonds de capital- investissement pour les particuliers
Lancé le 30 septembre 2020, le fonds Bpifrance Entreprises permet aux particuliers de tous horizons d’investir leur argent dans 1 500 entreprises françaises non cotées en Bourse. Ces entreprises font partie du portefeuille de fonds de capital investissement partenaires. Les particuliers peuvent y souscrire depuis le 1er octobre 2020. Nous vous éclairons dans cet article.
Parler du capital investissement via l’offre d’épargne de Bpifrance nécessite de cerner au préalable les contours de ce que l’on appelle capital investissement. Ce terme regroupe toutes les opérations destinées à prendre des participations pour le capital de certaines sociétés non cotées.
L’opération intervient à différents stades dans la vie de l’entreprise. En partant de sa phase de création jusqu’à sa cession, en passant par ses mutations et évolutions en cours de vie. Le marché financier propose plusieurs types de fonds de capital- investissement, dont certains sont spécialisés dans des secteurs bien précis.
Fonds de capital investissement Bpifrance : Qui peut investir ?
Le fonds Bpifrance Entreprises est une solution d’investissement orientée vers l’économie réelle. Soutenu par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance, ce fonds est un processus inscrit sur la durée, qui était attendu depuis longtemps. Les entreprises partenaires sont environ 1 500 au total et généralement non cotées. Il s’agit d’entreprises françaises, PME ou startups, issues du portefeuille de fonds de capital investissement (Private Equity).
Seuls les investisseurs particuliers peuvent investir. Ces derniers doivent être des personnes physiques, résidant fiscalement en France. L’investissement de départ est de 5 000 € minimum, ce qui permet à de nombreux foyers de tenter l’aventure. La souscription maximale est de 95 000 €. Cela équivaut à 0,1 % de la taille totale du fonds d’investissement (soit une taille totale de 95 millions d’euros).
L’intérêt du fonds Bpifrance est d’ouvrir aux particuliers une opportunité d’épargne généralement réservée aux investisseurs professionnels. L’épargne s’oriente plutôt vers un investissement sur le long terme et le financement d’entreprises françaises, dans un contexte de crise où les structures ont grand besoin de fonds propres.
Quel est le régime fiscal applicable à l’investissement Bpifrance Entreprises ?
Bpifrance est partenaire privilégié de la société de gestion 123 IM. C’est cette dernière qui a la mission de distribuer la collecte des souscriptions. Elle doit également en assurer le bon fonctionnement. La société 123 IM existe depuis de nombreuses années et s’est spécialisée dans la commercialisation de fonds de capital investissement à destination des particuliers.
Du côté du coût global et de la fiscalité applicable, cet investissement est strictement encadré :
les frais d’entrée et de sortie s’élèvent à 0,34 %
les frais de gestion sont de 2 %
le taux de frais annuel moyen est de 3,92 % au maximum.
D’un point de vue fiscal, le particulier qui épargne est exonéré de l’impôt sur les plus-values, hormis pour les prélèvements sociaux. Cela s’explique puisqu’il ne perçoit pas de dividende en cours de vie du placement.
Le fonds de capital investissement peut également être éligible à d’autres solutions d’épargne et d’investissement. Contrairement à l’assurance vie en unité de compte, au plan épargne retraite et au plan d’épargne en actions. Chaque contrat d’épargne a bien évidemment ses propres effets fiscaux. Il convient de prendre connaissance en s’entourant des conseils d’un expert en gestion de patrimoine.
Investir dans le fonds de capital investissement Bpifrance comporte-t-il des risques ?
Investir dans les entreprises partenaires de Bpifrance n’offre pas des garanties de gains. Le fonds est présenté comme un FCPR, autrement dit un fonds commun de placement à risques. La performance visée est d’environ 6 % à l’année, en se basant sur les performances des années passées. Cependant, cela ne présume pas des performances à venir. Ce qui explique pourquoi l’opération présente un risque pour les particuliers qui souhaitent investir.
La Bpi a d’ailleurs tenu à alerter les particuliers potentiellement intéressés par cette souscription financière sur le risque de perte en capital pendant la durée de vie du fonds, autrement dit jusqu’à 7 ans. Il est d’ailleurs impossible de céder le placement hormis dans le cas d’un rachat exceptionnel (pour cause d’invalidité, licenciement, décès). Il ne s’agit pas ici d’épargne mais bien d’investissement. Cette nuance est importante.
Un épargnant avisé pourra y trouver son compte, s’il s’inscrit dans une démarche de plusieurs années et avec une appétence pour la prise de risque. Ceux qui sont prêts à prendre le risque sont en effet intéressés par cette solution, face à la forte volatilité des marchés boursiers et aux rendements peu intéressants de certains produits d’épargne.
Pour ceux qui font davantage preuve de frilosité et qui souhaitent se tourner vers des produits d’épargne tels que le livret A, la solution n’apparaît pas adaptée.
Capital investissement Bpifrance : une diversification importante
L’un des atouts du nouveau fonds proposé par Bpifrance réside dans la grande diversification offerte. Puisque le portefeuille se compose de 1 500 entreprises cela laisse la liberté de choisir les entreprises qui nous conviennent. L’investisseur particulier peut donc diversifier son placement parmi le vaste choix qui lui est proposé.
Sur la durée totale de vie du fonds, le rendement moyen de 6 % reste un objectif tout à fait atteignable, si l’on s’inscrit sur un délai total de 7 ans. Cela implique toutefois de bloquer son argent sur 7 ans, ce qui n’apporte pas la liquidité d’une assurance-vie ou d’un livret A.
Ici, l’enjeu réside bien ailleurs puisque ce produit permet de participer à son échelle à l’économie française et au développement des territoires tout en recherchant une performance clairement supérieure à l’assurance-vie (en fonds en euros) ou au livret A. N’oubliez
cependant pas que ce rendement n’est pas acquis et ce, bien que les pouvoirs publics soutiennent activement le projet.
De la même manière, il est important d’avoir à l’esprit qu’un tiers des 1 500 entreprises proposées (autrement dit 500 sociétés) sont des startups et entreprises en phase d’amorçage, qui relèvent classiquement du capital-risque (ce qui implique un risque non négligeable de
risque pour l’investisseur).
Il n’est donc pas exclu que vous puissiez perdre votre capital investi, ce qui nécessite de s’informer au préalable en consultant un professionnel de la gestion de patrimoine, de préférence indépendant pour plus de transparence.
Aujourd’hui, avec les taux d’intérêts avantageux proposés par les banques, il est souvent préférable de construire un dossier très solide avec de nombreux documents à l’appui de votre requête.